vendredi 27 septembre 2019

Braquage à l'anglaise à Salvador !

Braquage à l'anglaise à Salvador !

Salvador de Bahia, nous voici :) A peine sortis de l'aéroport, nous étudions les prix pour aller dans le centre, et optons pour le bus, 1 euro par personne au lieu de 5 en Uber. Malin, hein ! Evidemment c'était sans se douter que le bus allait se faire braquer (mince je vous ai spoilés) !
Je m'assois donc tranquille au fond du bus, et je téléphone à ma copine Marine. A peu près au moment où je lui parle de mon amour pour ce peuple chaleureux que sont les brésiliens, on me tire mon téléphone, je résiste, je tourne la tête, grand black plutôt beau gosse, mais un poil agressif, qui me pose gentiment un flingue sur le ventre. Du coup j'hésite : soit je lui file mon téléphone soit je lui prends son revolver et le retourne contre lui. J'opte pour la première solution, lâchement. Le mec continue son périple dans le bus en prenant tous les portables apparents (heureusement papa avait le sien dans sa poche !), puis la caisse du bus, et part en courant. Vite fait bien fait. Je pense que ça paye mieux que moniteur d'escalade, je vais penser à une reconversion... Ensuite c'est le branle-bas de combat dans le bus, entre ceux qui gueulent et ceux qui pleurent. Nous, on attend 20 minutes tout gentiment que le bus reparte, et puis non il ne repart pas, on nous fait monter dans un autre bus. Ah celui-là part ! On longe la mer, c'est long mais très joli ce trajet. Et puis on se sent léger sans son téléphone. En plus on peut profiter du paysage au lieu de geeker :)
L'hôtel est en plein centre ville historique, super sympa ! Première visite : le commissariat. Aussi mignon qu'en France (murs moisis, vieux ordis). Petite déposition. Visiblement, la situation est classique, les gens d'ici on tous un vieux téléphone qu'ils sortent dans le bus et un bien rangé dans leur slip (pouvait pas le dire le Routard ;). Le braquage est leur joie quotidienne. Et visiblement, il ne faut pas jouer les héros, la vie humaine n'a aucune valeur. Charmant. 

Pour se remonter le moral, petite balade nocturne dans le centre historique de Salvador. Nous sommes vendredi soir, c'est bien vivant et festif, de quoi nous réjouir ! On écoute un premier groupe dans une espèce d'épicerie de quartier, la dame danse derrière son comptoir, la serveuse danse, le chauffeur de taxi qui passe dans le coin danse, j'adore le Brésil !!! Puis super groupe de percussions dans les rues, et rencontre d'un homme fort sympathique qui nous propose de la cocaïne à prix défiant toute concurrence (sauf celle de Manaus !)... J'ai l'impression que cette ville aime faire la fête ;)
Le lendemain, c'est reparti pour une bonne balade de la ville : ville haute, ville basse, musée, plage, achat d'une nouvelle carte sim (c'est ce qui nous aura pris le plus de temps !)...

Le cœur du centre historique



Vue de la ville haute sur le port



Plage et favela







Puis découverte d'un autre quartier, Barra, plus Saint-Tropez, face à la mer, surfeurs et compagnie. Promenade le long de la plage, snorkeling en eau trouble, expo et gros coup de cœur pour le peintre Carybé, découverte DU plat du coin, la moqueca (ragoût de crevettes). 


Photo d'art prise par une grande artiste française





Lever à 3h du mat' pour choper notre vol pour Rio à un prix défiant toute concurrence ! Arrivée à l'aéroport mais pas de vol pour Rio... Étrange... Ah mais oui bien sûr, on a pris un vol pour le 27 octobre (au lieu du 27 septembre...). Papa est un grand habitué, il rate ses avions une fois sur deux ! Pas de surprise donc, et nous rachetons un vol 4 fois plus cher en poireautant 7h à l'aéroport :) Love travelling !

mardi 24 septembre 2019

Manaus et l'Amazonie, ou comment endormir les caïmans en leur caressant le ventre...

Manaus et l'Amazonie, ou comment endormir les caïmans en leur caressant le ventre...

Nous voila enfin dans cette bonne vieille ville mythique de Manaus ! Programme du premier jour : trouver une excursion de quelques jours dans la forêt amazonienne qui ne nous ruine pas... Et le grand gagnant est... Jaguar Amazon Tours ! On a découvert cette agence un peu excentrée complètement par hasard, et c'est le méga coup de cœur ! Pas de lodge pour touriste comme partout ailleurs, mais 4 jours complètement à l'aventure, en dormant dans la jungle et chez des indiens vivant au bord de la rivière, et en mangeant ce qu'on chasse ou pêche. Stage de survie comme ils disent. Une équipe de guides de choc ! Jeunes et atypiques ! Un peu cher à la base, mais nous rencontrons par hasard 3 autres français à Manaus, qui décident de nous accompagner dans cette aventure. Jamaica, le manager commercial du groupe (plus speed tu meurs), visiblement nigérien orphelin immigré ici, passe la journée suivante à nous faire visiter le centre ville, le port, le marché aux poissons, etc. Puis s'ensuit une belle soirée avec Carlos et Laila, rencontrés dans notre hôtel. J'apprends vaguement la samba avec Carlos, qui danse divinement bien (jeje Colombie !).

Le marché aux poissons

Les poissons (si si je vous assure !)

Le marché artisanal

L'hôpital


Puis c'est parti pour le grand départ dans la jungle ! On passe la classique rencontre des 2 eaux (Rio Negro et Amazone), avec un vrai changement de couleur et de température de l'eau en plein milieu de nulle part. Puis on arrive dans un premier village indien, où Edison vient nous chercher pour nous amener chez lui, dans sa petite maison sur pilotis. Déjeuner habituel : riz pâte haricot poisson poulet. Puis de là on va chez un autre natif, dans un endroit plus éloigné. Pêche de nuit, l'Indien part sous l'eau (quand on sait ce qu'il y a dans cet eau, ça ne donne vraiment pas envie !) avec sa sarbacane et revient 1h plus tard avec une quinzaine de poissons accrochés a sa ceinture, dont un de 80 cm de long ! Incroyable. On est dans un autre monde. Dodo en hamac et le lendemain, rando dans la jungle. Résultat des courses : une tarentule et le serpent le plus venimeux du coin, qui tue en 1h (nous sommes tous en bottes sauf notre ami indien qui est nu pied...). Josuel (notre guide) s'amuse à prendre tarentule et serpent dans la main... Et nous les passe !


Chez Edison, notre chauffeur de bateau...


Sa fille et sa petite fille Clara


Classique maison flottante


Notre super cueilleur chasseur indien, et sa famille !


Nénuphars géants (jusqu'à 2 mètres de diamètre !)


Notre petite team


Puis on monte notre camp pour la nuit, en pleine jungle. Je pensais que ça allait être spartiate mais comme ici ils savent tout faire avec une machette, on se retrouve avec une table, des bancs autour du feu, un abri au cas où il pleut, etc. On est comme des coqs en pâte, et pour le dîner : poissons pêchés au harpon et tatou tué au fusil de nuit par notre ami indien (moi je n'avais même pas vu qu'il y avait une bête à cet endroit...). Par contre, jamais eu aussi peur d'aller pisser seule la nuit ;)

Repas du soir : le tatou

Petit dej : chacun son pain !

Magnifique table confectionnée par nos soins... (enfin moi j'ai surtout regardé hihi)


Confection d'assiettes sous le regard du père et du guide ;)



Papa et son nouvel ami (qui adore qu'on lui caresse le ventre)

Le reste du périple se poursuit sans encombre : Josuel va chercher un boa constrictor en haut d'un arbre et nous le donne (c'est tout doux), je monte à 20 mètres sur un arbre pour me retrouver à 5 cm d'un paresseux (notre guide l'avait repéré au feeling, à l’énergie positive comme il dit..), on pêche le piranha (j'en attrape 3, merci José pour les conseils !!!) et on le mange en bouillon, on refait un camp, on part chasser l'anaconda de nuit (sans succès mais on trouve plein de caïmans, qu'on repère à leurs yeux jaune ou orange fluo qui brillent dans la nuit), on chasse les poissons au harpon (sans beaucoup de succès), on se baigne aussi parce que ça fait du bien :) Bref, un peu pareil qu'à Paris finalement héhéhé...


Jean Pierre le beau ah ! Mon nouveau poteau...

MON piranha :)

Pêche aux piranhas !

Mes "talents" de grimpeuse ont servi !


Des indigènes croisés sur place

Toujours ce même indien avec qui j'ai bien sympathisé

Dans les floated woods

Niveau moustique, c'est moins pire que ce que je pensais, mais ça gratte quand même ! Niveau confort, on baigne dans une crasse et humidité permanentes, j'ai connu mieux ;)

En tout cas, une expérience incroyable, à la fois par tous les animaux que nous avons pu voir et toucher, et par l'incroyable vie des gens d'ici et leur savoir faire fascinant dans cette nature hostile ! Une belle leçon de vie, pour les malheureux occidentaux urbains que nous sommes !

La team au complet !


Un petit mot sur nos guides maintenant (encore des destins de fou) :
Josuel est né dans un tribunal indienne en Guyane anglaise. Il est battu par son beau père, puis envoyé dans les mines d'or de ses 12 à 16 ans. Il fait des crises de paludisme 4 fois par an, dont une qui a failli le tuer. Il vend un peu de drogue à la frontière, puis rejoint Manaus où il monte Jaguar Amazon Tours, et fait venir ses 2 frères, qui deviennent guides aussi.


Josuel (miam n'est-ce pas ?)

José est vénézuélien, a eu une tumeur cérébrale dont il a rescapé miraculeusement, a été DJ, surfeur professionnel, fait le tour d'Amérique Latine en vélo pendant 2,5 ans, avant de devenir guide de forêt. Il plante des arbres dans tous les parcs de Manaus.


José

Parfois j'ai l'impression que ma vie a été assez facile jusqu'ici... (j'ai quand même eu un avertissement de conduite au lycée une fois et mes parents m'ont grondé ;).

Tout ce beau monde (Josuel et ses frères, Jamaica, José, plus quelques autres gens qui traînent dans le coin) ont une espèce d'hostel à Manaus, où nous dormons quelques nuits. LA chambre est réservée pour les touristes, et tous les autres s'entassent sur des matelas et dans des hamacs. Joyeux bordel ! Spéciale dédicace pour Filando, un jamaïcain atterri là par hasard, qui passe ses journées entre sieste et pétard, en attendant son vol pour l'Allemagne où il va rejoindre son frère et continuer sa vie trépidante de pétard et sieste, ou sieste et pétard, histoire de varier un peu. Jamais croisé autant de destins atypiques que dans cet hostel !

Filando et Raoul à l'hôtel...

A notre retour de la jungle, quelques jours de repos bien mérité avec au programme : concert à l'immense opéra de Manaus (incroyable groupe de taiko, percussions japonaises), soirée samba dans les petits bars du centre, visite d'un parc au nord de Manaus (Presidente Figueiredo) avec plein de chutes d'eau vraiment pas très impressionnantes...

L'incroyable opéra, avec concerts gratuits quasi tous les soirs !

Presidente Figueiredo

Idem

Puis c'est l'heure pour nous de reprendre notre périple. Nous quittons avec regret notre belle bande de Jaguar Amazon Tours. Papa, surnommé papa Jaguar, est devenu la mascotte !

dimanche 22 septembre 2019

De Belem à Manaus ! Domino et hamac party !

De Belem à Manaus ! Domino et hamac party !

Nous voici à Belle, Aime ! Très jolie ville, en mode grandeur et décadence ! Des façades magnifiques mais tout est vétuste et s'écroule ! 
Au programme, visite du charmant centre ville, déjeuner au marché Ver ou Peso, ballade dans la ville, visite du théâtre et d'un parc avec oiseaux et tortues à gogo, et même un jaguar, mais en cage, alors c'est triste...

 Petite dédicace à mon frangin












Puis vient pour nous l'heure de la croisière s'amuse ! 5 jours sur l'Amazon Star sur le fleuve Amazone pour rejoindre Manaus ! On arrive très en avance, comme c'est conseillé partout, pour avoir une place stratégique pour son hamac ! Evidemment l'embarquement se fait au dernier moment (nous poirotons 3h :), et c'est la ruée vers l'or pour poser son hamac ! Nous trouvons quelques crochets de libre, youpi ! A notre gauche, un hamac. A notre droite, un hamac. Devant, un hamac. Et derrière ? Un hamac pardi ! Bref, environ 200 hamacs les uns sur les autres ! Un régal pour les yeux, car ils sont tous de couleurs différentes !




On pensait éventuellement s'ennuyer, mais non ! Le temps passe bien différemment sur notre étoile de l'Amazone ! On regarde le paysage, les petites maisons sur pilotis au bord du fleuve (on est parfois très proche de la rive), les petite barques conduites par des enfants de 5 ans, les bateaux qui nous accostent pour nous vendre des crevettes (eh oui, figurez-vous qu'il y a des crevettes en eau douce, on en apprend tous les jours !). L'heure du coucher de soleil (vers 18h), c'est notre messe. Tout le monde monte sur le pont. Et c'est vrai que les couleurs dépotent ! Et puis ou guette les dauphins, ou botos, qui pointent le bout de leur nez (eh oui, figurez-vous qu'il y a des dauphins en eau douce, on en apprend tous les jours !). Et puis il y a les ports où l'on s'arrête. Grosse cohue subite (oh voyons pas d'esprit mal placé ;) , plein de vendeurs qui nous vendent des plats au bout d'une longue perche. Que c'est drôle. 
Ça, ce sont nos moments contemplatifs !

Les enfants vont chercher des réserves de riz qu'on leur envoie du bateau








Escale au marché aux poissons a Santarem

Ensuite il y a l'action : plusieurs heures de dominos par jour ! Bien avisés que nous sommes (mais vous vous en doutez), on a remarqué que les dominos, c'est une des activités phare du Brésil. Alors on en a acheté ! Et figurez-vous qu'on était les seuls à en avoir sur le bateau ! Mais que la moitié des gens (mettons 100 personnes) voulait jouer ! Et que ça se joue à 4. Bref, le jeu a tourné de tables en tables, et les parties ont été bon train. Papa est devenu un expert (car il y a quand même un peu de stratégie, mais un peu seulement hein). On a jamais autant baragouiné portugais. Papa a doublé son vocabulaire ! Il connait facile 4 mots maintenant !



Pour se reposer de l'action, il y a les siestes, car les nuits sont courtes dans ce grand dortoir. Étonnement personne ne ronfle (ça doit être les bienfaits du hamac) mais alors il y a pas mal de gens qui se lèvent a 5-6h, et puis là c'est du sans gêne ! Ça parle, ça met la télé, ça mange !

Et pour se mettre en jambe après les siestes, il y a le bar et la musique incessante et très bruyante ! On rencontre plein de monde, on se fait des amis, c'est le top ! Quelques cours de samba et de forro avec mes copines Jordana et Joy ! Joy m'a quand même l'air d'un garçon mais elle porte des talons et des tenues sexy. Alors le doute subsiste ;) Personne ne parle anglais ni espagnol mais on s'amuse comme des petits fous. Tellement que le dernier jour, j'ai été terrassée par un mal inconnu (certainement la clim au-dessus du hamac). Mais rassurez-vous, j'ai survécu !!!

 Joy et Jordana




Petit cours de forro, genre de zouk brésilien, chaud devant !

On a rencontré aussi quelques touristes. On doit être 6 sur le bateau. Dont Jean Pierre. Age estimé 70 ans. Voyage 6 mois par an, seul, en Amazonie ou à Madagascar, en laissant femme, enfant et petits enfants en France (visiblement pour son plus grand plaisir).

Et puis voila, un beau jour c'est déjà fini, on arrive à Manaus, LA ville d'Amazonie. Mais n'imaginez pas une petite bourgade perdue au milieu de la foret, il y a tout de même 5 millions d'habitants !
Mais ça c'est une toute autre histoire...